Le 28 mai 2009 avait lieu à Marcq-en-Barœul une conférence de présentation de la finance éthique. Le principal intervenant était Bernard Miche, gérant de la société belge Finergie après avoir été un des acteurs de la mondialisation financière des années 80 et 90. Conférence on ne peut plus abordable, et qui offre une justification de plus pour la communication responsable.
La formule magique tient en deux chiffres : 35 – 65. 35% de la valeur d’une entreprise (cotée en Bourse) est dû à son capital matériel, et 65% à son capital immatériel. Parmi ces actifs immatériels, qui ont d’ailleurs leur observatoire, on trouve le capital de marque(s), le capital humain, organisationnel, ou encore le capital environnemental et sociétal.
Conclusion logique, et assénée à longueur d’articles sur ce blog ? La communication responsable crée de la valeur pour l’entreprise, en créant un socle stable pour son image. C’est même de la survaleur…
Libéralisation des années 90 pour les entreprises : du bon, du moins bon
– Un développement fort des marchés financiers, qui permet aux entreprises d’avoir une forte croissance externe ;
– Des performances nettement meilleures que par le passé ;
– Mais dans le même temps, de plus grands risques de volatilité, de vulnérabilité, liés à l’image des entreprises.
Quelques dommages collatéraux
– Financier : sur 10 ans, le Dow Jones a baissé, mettant à mal la théorie des 7% de rentabilité à long terme ;
– Humain : augmentation en flèche de la consommation de produits psychotropes ;
– Environnemental : hausse constante des rejets de CO2.
(Je serais tenté d’ajouter un dommage collatéral social, avec l’accroissement des inégalités, tant Nord-Sud qu’à l’intérieur des pays riches.)
La nouvelle économie souhaitable
– 4 moteurs : développement économique / respect de l’environnement / innovation / développement social. Objectif indissociable : concilier les quatre.
– Les conditions d’investissement pour un financier éthique :
* une organisation efficace, participative, faisant confiance à l’intelligence collective et à la créativité ;
* de la solidarité (temporelle comme spatiale) ;
* la recherche du durable : stimuler plutôt que contrôler, penser en termes de gains plutôt que de coûts, long terme plutôt que court terme, intérêt collectif plutôt qu’intérêt personnel.
Les questions en suspens
Cette vision qu’a Bernard Miche de son métier ne peut que susciter l’enthousiasme. Pourtant, tout est loin d’être rose dans le monde de la finance. Le modèle majoritaire est à mille lieues de la finance éthique, qui tient une place actuellement négligeable. Finergie est encore en période de tests avant l’introduction de ses produits financiers éthiques sur les marchés classiques, d’ici à trois ans. Bernard Miche est persuadé de l’efficacité à long terme de cette finance, mais combien de temps mettra-t-elle à s’imposer, et a-t-elle une chance d’y parvenir ?
Le meilleur pour la fin : j’ignorais l’étymologie du mot crise. En grec, crisis veut dire décision. Autrement dit, c’est maintenant que nous pouvons décider de l’avenir. Mon choix est fait, c’est celui d’une communication plus respectueuse de l’humain et de la nature, le seul qui combine performance économique et éthique. Et le vôtre ?
Crédit photo : Lumaxart, sur Flickr, image mise à disposition sous un contrat Creative Commons by-sa.
I found your blog on google and read a few of your other posts. I just added you to my Google News Reader. Keep up the good work. Look forward to reading more from you in the future.