Pour la rentrée de communicationresponsable.fr, faisons les choses autrement. Cela a commencé avec un récent article qui proposait de sauver les marques et la communication – autrement. La vraie question, c’était « autrement comment ? » Visiblement, si les constats étaient partagés, les solutions ne l’étaient pas.
Puis il y a eu cette affiche sur une colonne Morris :
Autrement, pour un orchestre ? Sérieusement ?
Autrement ne serait-il donc qu’un autre de ces mots-fourre-tout, comme durable, responsable, citoyen (ou « rassurer les marchés », mais là je m’égare dangereusement…), que l’on utilise pour ne pas trop se demander ce que l’on met derrière, mais qu’il faut absolument utiliser parce que c’est trop tendance ?
En allant fouiller pas trop loin, dans les premières pages d’un moteur de recherche, voici quelques perles qu’autrement engendre.
Typologie de l’autrementitude
Dans le voyage, voyager autrement, c’est voyager en-dehors des circuits traditionnels – à la recherche d’une certaine authenticité. Dans le jardinage, l’autrement est une promesse de respect des rythmes de la nature et d’utilisation de fertilisants non-chimiques.
En fait c’est toute sa vie que l’on peut passer à la mode autrement :
– Accoucher autrement
– Grandir autrement
– Il y a aussi un magazine pour grandir autrement
– Plus tard, on apprendra à travailler autrement
– Entreprendre autrement
– L’économie autrement
– La politique autrement
– Lire autrement (hum)
Oui, pour tout cela et plus encore, vivre autrement, c’est possible (c’est beau comme un slogan). Le mieux pour trouver des idées est sans doute de commencer par le salon vivre autrement.
L’un dit vrai, l’autre ment
Mais attention ! Il y a aussi de l’autrementwashing ! La preuve :
– La PNL, communiquer autrement. Comme quoi, autrement n’est pas synonyme de mieux.
– La publicité autrement (de Jean-Marie Dru), le faux autrement de la disruption, qui feint de faire différemment pour vous entourlouper somme toute très classiquement.
– Tourisme autrement (no comment)
Autrement est-il ainsi réservé aux écolos, aux altermondialistes ? Je ne vois pas pourquoi ce devrait être le cas. L’utilise qui veut. Par contre, on peut y mettre des choses parfois opposées, d’où la nécessité de ne pas en rester à ce seul qualificatif, qui finit par ne plus rien dire et ne plus vous identifier clairement. Le point de référence avec lequel on veut prendre ses distances est souvent le même, mais autrement ne dit finalement rien de ce que l’on souhaite faire, des valeurs, des points forts du projet.
Vous vous revendiquez d’un autrement ? Alors demandez à ceux qui s’occupent de votre communication de préciser autrement par rapport à qui, et autrement vers quoi. En somme, demandez-nous de promouvoir autrement autrement.
Crédit photo : Biscarotte, sur Flickr, image mise à disposition sous un contrat Creative Commons by-sa.
Pour parachever l’œuvre de l’autrementitude, cette photo artisanale d’un Chardonnay :
Santé !