Ma grande obsession du moment, c’est de veiller à ce que la communication responsable ne soit pas vue comme quelque chose d’absolu. Hélas, le terme même de communication responsable est souvent compris comme étant binaire. Soit notre communication est responsable, soit elle ne l’est pas ; pas d’autre alternative. Or la communication n’est pas simple et binaire. Et la vie, surtout professionnelle, n’est pas simple et binaire.
Cette vision binaire mène logiquement à la constitution de « camps », ou de « clans ». Les gentils et les méchants. Les bons et les cons. D’un côté les multinationales, de l’autre l’économie sociale et solidaire/les startups/les associations (choisissez qui vous voulez comme représentants des uns et des autres !). Faux, archi-faux.
Pour avoir la grande chance de côtoyer un panel de structures de tous les genres et de toutes les tailles, je ne cesse de constater que cette distinction n’a vraiment pas lieu d’être. C’est souvent dans les associations censées véhiculer un projet de société plus humain que les conditions de travail sont les plus dures, et que les placards sont les plus chargés en cadavres. Certains acteurs de l’ESS sont les meilleurs ennemis de l’ESS, tant ils sont doués pour mal remplir leur mission première. Par contre, d’autres acteurs de l’ESS sont en train de réussir à faire se rejoindre l’utopie et le réel (miracle équilibriste économique). Certaines ONG remplissent un vrai rôle d’intérêt général. Et les grandes entreprises ont une puissance et une efficacité qui font que dès qu’une de leurs actions va dans le bon sens, cette action est d’une ampleur incomparable.
Selon cette même vision binaire, tous ceux qui travaillent pour des structures vues comme irresponsables, seraient eux-mêmes irresponsables et infréquentables. Encore faux, archi-faux. Je pourrais citer tellement d’exemples… Certaines des personnes pour qui j’ai le plus de respect et d’admiration travaillent chez TF1, EDF ou Coca-Cola (ces personnes se reconnaîtront, je les salue affectueusement). Celles et ceux qui veulent changer le système de l’intérieur méritent tout notre soutien, leur courage et leur patience sont des ressources rares. À l’inverse, j’ai parfois (souvent ?) rencontré des personnes dont les actes sont bien peu en rapport avec le vernis brillant et plein de bons sentiments qu’elles affichent. Et des membres de structures peu recommandables qui brillent par leur aveuglement et leur cynisme.
Sans oublier les infinies nuances de gris entre tous ces extrêmes…
Conclusion : il y a des bons partout, et il y a des cons partout. Raison de plus pour aller voir tout le monde et ne jamais avoir de préjugés.
EDIT : 2 précisions :
- Je n’ai pas été exhaustif, il existe d’autre cas de figure…
- On est toujours le con de quelqu’un !!!
Crédit photo : la pomme qui voulait se faire passer pour une orange, via Shutterstock.