Non, ce ne sont pas les trois valeurs essentielles de la communication responsable, mais les trois thèmes abordés dans les dernières décisions du Jury de Déontologie Publicitaire (JDP), datant du 18 mars 2009. Le JDP a commencé ses travaux en novembre dernier.
Les trois plaintes examinées sont les suivantes :
AREVA : 4 insertions de publi-rédactionnel dans des magazines jeunesse, ne présentant que les bons côtés du nucléaire, et jugées insuffisamment identifiées par le réseau « Sortir du nucléaire ».
Décision : trois publicités sur 4 sont jugées recevables, seule celle qui ne comportait pas la mention « Publi-info » a été sanctionnée. Le JDP recommande que ce type de publicité soit mieux identifié.
Analyse : le simple fait qu’AREVA, qui en principe ne concerne pas directement la jeunesse, utilise un procédé aussi trompeur que le publi-rédactionnel, est révélateur de la conception que cet annonceur a de la publicité et de son métier. Je n’hésite pas à parler de propagande. Le publi-rédactionnel est une pratique à limiter autant que faire se peut, et les encadrements de la pratique par l’ARPP sont attendus avec impatience.
MTV : campagne presse + cinéma + internet montrant des téléspectateurs se battant assez sauvagement pour attraper la télécommande.
Décision : les plaintes sont fondées.
Analyse : la violence dans les publicités est de moins en moins tolérée, même dans un cadre humoristique. Le public de MTV est jeune, et on imagine aisément qu’il reproduit le comportement montré. Les messages induits sont souvent négligés par les publicitaires, à tort…
INPES : pub télé, avec le slogan « Avant d’arrêter le préservatif, faisons le test du VIH », montrant un couple homosexuel masculin se rencontrer, puis leurs relations sexuelles (la 1ère fois, la 44ème fois, etc.). Plainte sur le caractère choquant de montrer l’homosexualité, notamment par la Confédération nationale des associations familiales catholiques de consommateurs (CNAFC).
Décision : les plaintes sont infondées.
Analyse : la controverse porte sur ce que l’on trouve choquant. En l’occurrence, les relations sexuelles sont suggérées plus que montrées. Le message explicite, destiné aux homos, est qu’ils doivent se protéger. Le message sous-jacent, destiné au reste du public, est que l’homosexualité est une sexualité comme les autres (il y avait deux autres spots), donc un message à deux buts distincts. Mais est-ce qu’une pub TV est le meilleur moyen pour faire évoluer les comportements, pour une cible comme pour l’autre ? Probablement pas. Pour moi, rien de choquant, mais plutôt un mauvais choix de média, ou du moins de médiaplanning. Pour un sujet aussi délicat, prendre 30 secondes et matraquer un message n’était pas le plus efficace.